Potosi, une ville en or!

25 septembre 2006

Bus ce matin pour Potosi, une ville dont l’histoire, la splendeur, la tragédie et l’horreur sont liés aux mines d’argent. En effet, la ville a été crée en 1545, suite à la découverte d’un filon d’argent dans le Cerro Rico. Ses mines se sont révélées les plus productives et lucratives du monde.
L’argent extrait a financé l’économie espagnole durant plus de 2 siècles et Potosi était, jusqu’à la fin du XVIII ème siècle, la cité la plus grande et la plus riche d’Amérique latine.

Tout commence en 1544 quand un indien du Pérou qui gardait ses lamas, s’aperçoit que 2 de ses bêtes ont disparu. Comme la nuit tombe, il s’arrête pour faire un feu et se réchauffer au pied de la montagne appelée « Potojsi », qui signifie explosion en quechua.
Sous l’effet de la chaleur, le sol se met peu a peu à fondre et l’argent apparaît. La légende dit que ces réserves d’argent étaient connues depuis les Incas, mais l’empereur Huayna Capac avait entendu une voix lui interdisant de creuser cette montagne et de toucher au métal, destiné à d’autres.

Les espagnols apprennent l’existence de cette montagne et très vite, ils recrutent des milliers d’esclaves indiens pour creuser la mine dès 1545. Comme beaucoup d’indiens sont victimes d’accidents et de silicose, ils font venir des milliers d’esclaves africains pour travailler dans les mines.
En 1572 est promulguée une loi qui oblige tous les indiens de plus de 18 ans à travailler par roulements de 12h. Ils  restent ainsi sous terre, sans voir la lumière du jour, durant 4 mois d’affilé, mangeant, dormant et travaillant dans les mines. Autant dire que ces mineurs ne vivent pas très longtemps… on estime que pendant la période coloniale, soit un peu moins de 300 ans, 8 millions d’africains et d’indiens sont morts dans les mines de Potosi.

Apres avoir pris un bon steak de lama au déjeuner, nous partons pour la visite du couvent Santa Teresa, construit en 1692, et où étaient cloîtrées 21 carmélites, choisies par la mère supérieure avec soin.
Même à leur mort, les sœurs restaient dans l’enceinte du couvent où elles étaient enterrées. Seule la mort de l’une des sœurs libérait « une place » pour une nouvelle jeune fille.

Les règles étaient très strictes puisqu’elles n’avaient le droit qu’à 2 heures de paroles entre elles chaque jour, elles dormaient sur un lit de bois sans matelas, pratiquaient régulièrement l’auto-flagellation et ne pouvaient avoir qu’une heure de visite par mois derrière une vitre opaque.
Le couvent est plein de charme et la visite est très agréable. Dommage qu’un des touristes, français, est exécrable et incroyablement imbu de sa personne. Comme il parle espagnol (ah bon, pas vous ? enfin… pas du tout ? nous demande-t-il de façon condescendante des le début), il se met en tête de se rendre intéressant en nous traduisant les paroles de la guide, qui pourtant nous fait aussi la visite en anglais (langue que nous comprenons très bien).

Il nous énerve au plus haut point, surtout lorsque la guide emploie des mots en espagnol facilement compréhensibles type clavecinos et qu’il nous dit « c’est un clavecin ». Sans blague ?
Au bout de 2 heures, on ne peut plus le supporter… ah, les groupes, ce n’est décidément pas pour nous !

Le soir, nous dînons au restaurant Sumac Orcko dont la spécialité est la perdrix à la sauce pimentée. Délicieux et ça change du poulet frites !
A la table d’à côté, 2 françaises sont en train de dîner. Elles engagent la conversation et après 15 minutes, on s’aperçoit que nous connaissons une personne en commun. Le monde est petit !

Sur ce, Olivier, le suisse rencontré à La Paz puis à Sucre, entre dans le restaurant où il nous a aperçu par la vitre. Décidément, on le rencontre toujours par hasard ! C’est drôle ! comme nous allons à Uyuni demain en bus, on décide de constituer tous ensemble un groupe pour l’excursion dans le salar de Uyuni en jeep, d’autant que nous avons RDV avec Christine, rencontrée il y a 2 jours à Sucre. Le hasard fait bien les choses !

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