Après les Uros, l’île d’Amantani

14 septembre 2006

La nuit a été particulièrement difficile. Il y a eu le vent qui soufflait et entrebâillait notre pseudo-porte, les bateaux qui passaient la nuit et faisaient tanguer le sol, la musique à plein volume jusqu’ à minuit et qui a redémarré à 5h du matin (ces gens ne dorment-ils donc jamais ?), les cochons d’Inde qui sont lâchés sur l’île la nuit et qui avaient élu domicile autour de notre hutte en grattant toute la nuit (nous confirmons que ces animaux sont bien plus actifs la nuit !) et enfin les enfants qui ont pris un malin plaisir à nous réveiller au lever du soleil en jouant de la flûte de pan devant notre hutte (faux en plus…).
Bref, la nuit n’a pas été de tout repos et le réveil est laborieux. Le petit déjeuner n’est pas particulièrement réjouissant (œufs au plat huileux au milieu de 2 tranches de pain) alors que nous sommes affamés car nous avons peu mangé au dîner de la veille.

Alors forcément, on est un peu de mauvais poil quand les 1ers bateaux de touristes commencent à accoster sur l’île à 8h et ne trouvent rien de mieux à faire que de nous photographier en train de petit déjeuner !
Toutes les femmes uros ont de magnifiques tresses, très longues et lorsque je demande aux filles de notre hôtesse de m’en faire, elles sont ravies et c’est parti pour une bonne partie de rigolade. En coiffant mes cheveux, elles me demandent quel shampoing j’utilise !

A 9h, le bateau pour l’île d’Amantani passe nous chercher et nous faisons nos au revoir à la charmante famille qui nous a hébergé. La traversée de 4 heures pour rejoindre Amantani nous semble bien longue à la fin et nous poussons tous un soupir de soulagement lorsque l’île  est en vue. 
Nous voyons plusieurs indiennes courir en direction du port où nous accostons.

En effet, le capitaine procède à la répartition des touristes pour le logement et chaque indienne repart avec son lot de gringos ! Les gens sont pauvres sur Amantani et ont peu de revenus donc loger des touristes est une sympathique rentrée d’argent.
Nous sommes tous en pension complète pour 20 soles (6 dollars par personne).

Pourvu que la nourriture soit meilleure qu’à Uros car notre ventre crie famine ! Nous sommes logés avec un autre couple (Elisabeth, une française de Nice et son ami Armando, péruvien vivant en France) dans la maison du capitaine.
Le repas est très bon, à notre grand soulagement.

Apres un rapide repos, nous partons tous les 4, en suivant la jeune fille de la maison qui a 13 ans. Les femmes portent sur la tête une grande étoffe en laine qui descend dans le dos, souvent brodée au bout avec de belles couleurs vives.
Elles s’en servent comme châle pour se réchauffer, et aussi pour se protéger du soleil.

On se promène à travers l’île. Les maisons sont presque toujours en adobe et sont très simples. Les femmes marchent en filant la laine, sans s’arrêter et d’ailleurs notre jeune guide marche elle-même en tricotant, c’est très drôle.
On nous a dit que le groupe se retrouvait à la place principale mais comme il n’y a personne, on décide de continuer avec la jeune fille tandis qu’Elisabeth et Armando restent sur la place.

La communication est difficile car nous la comprenons très mal lorsqu’elle nous parle mais elle est adorable et reste avec nous toute l’après-midi. En redescendant, nous nous arrêtons à une épicerie pour acheter des boissons et l’invitons à prendre quelque chose pour elle mais elle n’ose pas et semble hésiter.
Tout d’un coup, on réalise qu’on ne lui a pas dit clairement qu’on lui paierait ce qu’elle choisirait mais dès qu’on prononce le mot cadeau, elle s’empresse de désigner un paquet de gâteaux au chocolat, ravie. Elle le  mérite bien après nous avoir trimballé toute la journée sans rechigner !

Le soir, en terminant notre dîner, la famille nous propose d’aller à une petite fiesta avec eux. Il fait froid dehors et c’est difficile de se motiver mais on accepte finalement. La famille nous prête des habits traditionnels pour l’occasion : poncho et bonnet pour Vincent, jupe, chemise et la fameuse étoffe en laine noire pour moi. De vrais îliens !

On part dans la nuit noire, à la queue leu leu, seulement éclairés par la lampe à pétrole de la mère. 20 minutes plus tard, on arrive dans une petite salle avec un groupe local. Il y a très peu de monde, quelques familles avec les touristes qu’ils hébergent.

En tout cas, on danse tous ensemble et c’est très sympa…

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