Autant il a été facile de nous réveiller tôt hier pour se rendre au Machu Picchu, autant aujourd´hui la sonnerie du réveil à 5h nous a semblé particulièrement stridente…
De nouveau, tous les touristes sont parqués dans le même wagon, où il n´y a plus un siège de libre. Nous descendons à Ollantaytambo et arrivons sur le site inca juste après son ouverture.
C´est l´un des rares endroits où les conquistadors espagnols perdirent une bataille majeure. En effet, c´est dans cette forteresse que Manco Inca, le dernier roi Inca, se retira pares la défaite de Sacsayhuaman. En 1536, le demi-frère de Pizarro tenta de capturer l´Inca avec 70 cavaliers mais ils furent assaillis par une pluie de flèches, de lames et de rochers projetés du haut des terrasses et ils ne parvinrent pas à monter à la forteresse.
Les pierres de la forteresse proviennent d´une carrière à flanc de montagne à 6 Km, au dessus de la rive opposée du Rio Urubamba. Comment les Incas les firent-ils passer d´une berge à l´autre ?
Ils posèrent les pierres au bord de la rivière et détournèrent tout simplement son cours de l´autre côté !!!
Du haut des ruines, la vue est superbe sur la vallée et le petit village d´Ollantaytambo. Comme toujours pour les constructions Incas, nous sommes admiratifs devant la perfection des murs dont les énormes blocs s´emboitent les uns avec les autres impeccablement.
Devant le marché, nous prenons un minibus local qui nous ramène à la gare d´Urubamba et enchainons avec un bus qui nous dépose sur la route à quelques Km du village de Maras. De là, nous négocions avec un taxi pour se rendre aux terrasses de Moray, un site très surprenant.
Il y a 3 grandes terrasses qui ressemblent à un profond amphithéâtre, avec leurs paliers concentriques. On pense que les Incas les auraient utilisées comme laboratoire afin de déterminer les conditions optimales pour chaque culture car chaque palier aurait son propre micro-climat selon la profondeur.
De loin, on dirait presque une construction extra-terrestre tant le lieu est étrange…
Le taxi essaie de nous convaincre d´aller également aux Salinas, situées à 6 Km. Il veut surement nous soutirer un peu plus d´argent… puis il nous montre une photo du site, magnifique, ce qui finit de nous convaincre.
Bien nous en prend et merci 1000 fois à ce chauffeur sympathique car le site est extraordinaire. D´une beauté à couper le souffle…
Il s´agit de milliers de puits salants en terrasses, servant depuis l´époque inca à l´extraction du sel. Un petit cours d´eau très salée provient d´une source chaude, au sommet de la vallée, et est dévié vers le puits pour récolter le sel après l´évaporation de l´eau. La blancheur des puits paraît presque irréelle, et le sel scintille de mille feux sous le soleil.
Nous marchons à travers les puits sur un petit sentier entièrement recouvert de sel.
Les puits sont situés au milieu de 2 montagnes sombres dont la terre semble presque rouge et le contraste avec le blanc des puits est saisissant. Les couleurs sont extraordinaires et nous sommes subjugués par la magie du lieu…
De retour sur la route principale, nous reprenons au vol un taxi collectif qui nous dépose au village de Chincherro, où nous nous sommes promenés il y a 3 jours. Mais aujourd´hui est une journée spéciale car c´est la fête de la nativité et il y’a une grande procession. On se dépêche de se débarrasser de nos sacs a dos à la guesthouse pour aller admirer le spectacle.
Et quel spectacle ! Tous les indiens des villages environnants sont là, dans leurs plus beaux atours et défilent au rythme d´une musique endiablée. C´est une explosion de couleurs ! tout le monde a le sourire aux lèvres et danse…
A peine ai-je le dos tourné que Vincent a disparu. Ou est-il ? j´ai un léger moment de panique en le cherchant du regard et finit par éclater de rire en le voyant qui s´est fait alpagué par un groupe de danseurs portant un masque avec un nez très allongé.
Evidemment avec le masque, il n´etait pas tres aisé de le reconnaître… il s´en sort tres bien, effectuant sans probleme la chorégraphie en rythme avec les autres, et y prenant un plaisir evident.
Un peu plus tard, nous sommes pris dans une ronde endiablée qui nous laisse tout essouflés. Pas facile de danser à 4000 metres d’altitude ! Mais l´ambiance est vraiment bon enfant et les indiens, habituellement reservés, se lâchent complètement et nous lancent pleins de sourires…
En suivant le cortège, nous arrivons sur la place principale, bien décorée pour l´occasion et là, quelle n´est pas notre surprise de voir Dorothée et Christophe qui nous font de grands signes de la main ! nous leur avions envoye un e-mail pour les prévenir de la fiesta à Chincherro il y a quelques jours mais nous ne savions pas s´ils pourraient s´y rendre. C´est vraiment sympa de les retrouver là. Ils repartent à 17h car ils ont leur train pour Agua Calientes ce soir, et nous allons nous reposer un peu à la guesthouse après cette journée bien remplie.
A 19h, nous sommes à la place principale où a lieu la fiesta du soir. Nous sommes bien couverts, contrairement aux indiennes qui sont souvent jambes nues et sandales…
il y a un orchestre installé devant l´église et la musique bat son plein. Tous dansent et sont à fond cependant que la bière coule à flot…
un choeclo con queso (un énorme mais aux gros grains avec une tranche de fromage) et des brochettes d´Alpagua, ainsi qu´une soupe aux ingrédients inconnus, constitueront notre repas.
On danse un peu, c´est vrai que ça réchauffe ! mais on ne reste pas très longtemps car avec l´alcool, le regard de certains indiens sur moi se fait insistant et l´un d´eaux va même voir Vincent pour lui demander la permission de danser avec moi (à moi, il ne me demande rien !). Vincent préfère refuser, c´est beaucoup plus prudent vu la situation…
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