Journée chinoise à Macao

Chine - 10 décembre 2005

A l’extrême sud de la presqu’île de Macao trône le temple de A-Ma, tel un phare. Construit au XIVeme siècle, il est consacré, comme son nom l’indique à la déesse A-Ma, protectrice des pêcheurs (aussi connue sous le nom de Tianhou ou Mazu dans d’autres régions de Chine).

Pour la légende, A-Ma naquit en 960 dans la famille d’un pauvre pêcheur chinois d’un lotus bleu offert par une déesse. Elle avait des visions et un jour, restée a la maison, elle vit en pensée son père et ses frères parties pêcher, aux prises avec une tempête effroyable. Tandis que son “esprit” s’avançait sur les flots pour les ramener a bon port, en tirant sur les cordages, sa mère fut effrayée de la trouver assise et comme absente, pâle comme une morte.

Elle secoua sa fille pour la réveiller et du même coup, interrompit le sauvetage en rêve: A-Ma n’eut pas le temps de sauver son père qui périt en mer.

Elle mourut quelques temps après, en 987. puis les miracles commencèrent :elle apparaissait aux équipages en danger sous des traits humains, flottant sur un nuage au milieu des vagues déchaînées ou brillant en haut du mat.

Son culte se propagea lentement et fut reconnu par les empereurs chinois qui firent d’elle une “impératrice céleste” (tianhou). On dit que A-Ma, se faisant passer pour une jeune fille sans ressource, aurait fait escale sur la péninsule de Macao qui prit ainsi le nom de A-Ma Gau cad “la baie de A-Ma”, rebaptisée plus tard Macao par les portugais (vous suivez?).

Le bateau, sculpté sur un rocher, à l’entrée du temple, représente le vaisseau qui aurait amené la déesse.

A l’intérieur, le temple est très actif, rempli de chinois déposant des tiges d’encens et des offrandes, plus ou moins curieuses: des sacs d’orange (laisses dans leur sachet en plastique), une poule déplumée et entière. Et que dire de ces curieuses bassines remplis d’eau et de plantes où les chinois déposent des billets et se trempent les mains? L’eau a sûrement un rapport avec la mer, certes, mais tout ça nous semble très obscur a nous, pauvres occidentaux…

Près du temple se trouve le sympathique musée maritime avec ses maquettes de bateau et pleins de docs nous expliquant les grandes fêtes chinoises se rapportant a la mer.
On se fait plaisir en déjeunant dans un resto portugais très connu, Lorcha. Ces petites sardines grillées, un vrai délice, et cette soupe de poisson…

En pénétrant dans le jardin de Flora, nous prenons le téléphérique, d’ou on découvre une belle vue sur Macao.

Et après quelques minutes de marche, nous atteignons le Fort de Guia bâti en 1637. on y trouve un phare datant de 1865, le plus ancien de la région, d’ailleurs toujours en activité.

Près de lui, une curieuse chapelle nommée Notre-Dame de Guia (1590) au seuil de laquelle est gravée dans le sol une intrigante inscription :” ci-gisent les restes de Christ., par accident, car son corps n’a pas mérité l’honneur d’un tel sépulcre!”. Nous qui venons de lire le Da Vinci Code, nous voilà déjà partis dans notre imagination galopante…

La nuit commence à tomber, on se dépêche pour arriver au temple de Kun Iam avant sa fermeture, in extremis. Ce temple est dédié a la déesse bouddhique de la Miséricorde Guanyin (Kun Iam en cantonnais) et est le plus grand et le plus vieux de Macao.

On prend un bus pour revenir dans le quartier de notre hôtel mais on se gourre de direction. Quand on pense, qu’ici, tout est traduit en portugais, on se dit que ça promet pour le reste de la Chine, quand il n’y aura plus que des idéogrammes et personne pour parler en anglais…

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