Destination Mysore

5 mai 2006

De Mysore, nous enchainons deux bus locaux pour se rendre au petit village de Somnathpur où se trouve le temple de Keshava, le dernier des temples Hoysala que nous allons voir.
La frise sculptée qui fait le tour du temple comporte 6 bandes : éléphants, chevaux et cavaliers, fleurs, scènes de vie, crocodile, lions, et enfin oies. Il n’y a pas deux frises identiques! Plus en haut, belles sculptures toujours aussi raffinées qu’à Belur et Halebid.

Nous attendons le bus local de retour qui est bondé. Lorsqu’il arrive, tout le monde se bat pour monter, sans même attendre que les gens en descendent. 
A l’intérieur, les gens se marchent dessus pour circuler sans que cela semble les gêner le moins du monde. Nous sommes effarés par ce comportement! Le trajet est très pénible.

On se fait la réflexion que l’Inde est sans nul doute le pays le plus routard que l’on ait fait, et le plus difficile psychologiquement. On ne s’est jamais autant énervés dans un pays : entre les rickshaws arnaqueurs, les rabatteurs plus qu’insistants et les innombrables mendiants qui nous foncent dessus des qu’il nous aperçoivent, il est parfois difficile de garder son calme.

D’autant plus, qu’il est quasi impossible d’être seuls et tranquilles et que c’est parfois pesant. Nous sommes abordés dix fois par jour ou sollicités pour des photos sur tous les sites. 
Les hommes me dévisagent tout le temps et restent plantés la à me fixer sans aucune discrétion, ce qui fait bouillonner Vincent. Voila, c’était notre petit coup de gueule sur l’Inde!

En fin d’après- midi, on part visiter le palais du Maharaja de Mysore. On est parti vers l’une des grandes entrées sous un porche mais la grille est fermée. 
Un chauffeur d’autorickchaw nous dit qu’il faut aller à l’autre entrée et propose de nous y emmener pour une somme démesurée, pendant qu’un autre nous assure que le palais n’ouvre qu’à 16h30, soit dans une heure et nous propose d’aller visiter une fabrique d’encens (c’est la grosse arnaque à Mysore). 

Evidemment, nous ne les écoutons ni l’un, ni l’autre et partons a pied vers l’autre entrée à quelques minutes de marche. Comme nous l’avions supposé, le palais est bel est bien ouvert. Il y a d’ailleurs une foule immense de touristes indiens.

Comme il est interdit de prendre des photos à l’intérieur du palais, nous rangeons notre appareil photo dans notre sac. Mais au moment du contrôle à l’entrée du palais, les agents de sécurité trouvent notre appareil et nous demandent de retourner à l’entrée pour le laisser en dépôt, ce qui est payant bien sur. Vincent s’énerve et refuse. 

Nous ne sommes bon qu’à payer! D’abord l’entrée, puis il faut laisser ses chaussures à un comptoir et repayer, et payer une troisième fois pour ne pas prendre de photos! Vincent est prêt à faire demi tour et à ne pas visiter le palais… 
Finalement une foule d’indiens arrive et les agents de sécurité doivent s’occuper d’eux. Nous profitons de leur instant d’inattention pour entrer en douce dans le palais … 

Le palais est complètement délirant. Salles grandioses aux couleurs surprenantes : rose bonbon, turquoise, jaune vif … Immenses piliers peints ou sculptés, plafonds hauts, mosaïques … Le tout très kitsch! On peut dire que le Maharaja ne se refusait rien.

Puis nous partons nous promener au Devaraja Market, un superbe marché qu’on dit être un des plus beaux du sud de l’Inde. Il est vrai que les étals de fruits et légumes rutilants sont superbes. Partout des monceaux de fleurs blanches, roses, oranges, qu’on peut acheter au poids, ou au mètre! Certains enfilent les fleurs comme un collier et y ajoutent des boules de sapin de Noël…

Nous sommes attirés par un stand qui vend des extraits de parfums. Le vendeur est un indien charmant, aux yeux magnifiques, qui parle français et mêle habilement dans sa conversation français et anglais, c’est trop drôle. 
Toutes ces senteurs, c’est un vrai bonheur. D’autant qu’il est très drôle et réussit a nous faire rire et à dissiper toute la tension accumulée dans la journée… Bel exploit!

Nous sommes sous le charme et achetons joyeusement 10 petites bouteilles : jasmin, rose, fleur d’oranger, et aussi fleur de pastèque (grande découverte), 9 fleurs (un mélange qui évoque Eternity de Calvin Klein) et blue moon (composition identique a CK one nous dit- il, et c’est vrai que ça ressemble beaucoup). 
Finalement, on repart le sourire aux lèvres, beaucoup plus détendus. 

Nous achetons 2 assiettes en plastique et faisons nos emplettes pour notre diner de ce soir : tomates, concombres, citrons, menthe, poivrons … un vrai festin pour nos papilles qui n’en peuvent plus des plats en sauce épicés et qui réclament un peu de répit ! 

Le soir, Vincent commence a se sentir fiévreux et une heure plus tard il est à 40… Et délire toute la soirée.

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