Première journée au Tibet

Tibet - 30 octobre 2005

Ce matin, il faut récupérer les passeports laissés au bureau d’immigration la veille. On nous fait mettre en file indienne.
Près de nous, une jeune chinoise porte l’uniforme vert de l’armée chinoise, visiblement trop grand pour elle, le visage fermé, contrôle les allées et venues des népalais d’un cote, chinois et tibétains de l’autre. Elle n’a pas l’air commode. Elle ne parle pas aux gens mais leur fait juste des signes pour leur faire signe de passer ou de retourner à la queue. Vraiment très sympathique!

De notre côté, ça n’avance pas vite. On se demande pourquoi ils mettent autant de temps alors qu’on a déjà notre visa. Ils n’arrêtent pas de vérifier et de revérifier… un trombone était glissé dans mon passeport de sorte qu’on tombait immédiatement sur mon visa chinois avec un énorme tampon dessus “CANCELLED”. Ouh la ! ça pourrait me créer des problèmes tout ça. En douce, on l’enlève.. on sait jamais… finalement, l’officier regarde nos passeports, ne tombe pas sur nos visas chinois annulés et nous laisse passer. Youpi!

Cette fois-ci, c’est vraiment parti pour le Tibet! La route au début serpente au milieu de montagnes boisées parles de toutes les couleurs de l’automne. Tout en bac coule un torrent aux eaux bleu-acier. Progressivement le paysage laisse place a des montagnes arides . on a vraiment l’impression d’être au milieu de nulle part, et nous le sommes!
Quelquefois un point d’eau apparait, et alors bien souvent on y voit des yacks.

On croise de minuscules villages, Presque des hameaux avec quelques maisons regroupées qui semblent bien précaires. On voit des tibétains aux champs, labourant leur lopin de terre a la charrue, d’autres faisant paitre leur troupeau, ou montés sur de drôle de chevaux aux longs poils et courts sur pattes. On a vraiment l’impression d’être au moyen âge.

La route est mauvaise et cahoteuse. On est bien content d’être dans nos 4×4! Dans la voiture, le chauffeur tibétain a mis une cassette de musique. C’est kitch au possible! Et en plus il chante! Ca nous fait bien rire!
Avec nous dans la voiture. Il y a 2 anglais: Alan, un anglais d’une trentaine d’années qui est parti pour un tour du monde de 2 ans. Il a déjà fait un an en Amérique du sud. Il est du genre moi, je sais tout sur tout, j’ai tout vu, j’ai tout vécu.
Dès le début il nous énerve. On le sent mal.
Il y a aussi Cat, une jeune anglaise de 23 ans qui est a la fin de son voyage. Elle est adorable. Elle s’essaie même au français qu’elle a appris pendant 3 ans.

Vers 14 h, on passe le plus haut col de la journée: 5200 mètres! On descend des voitures pour admirer le panorama sur la chaine des Himalayas. C’est splendide. On aperçoit même l’Everest.
Mais il fait très froid dehors et le vent souffle bien que le ciel soit d’un bleu d’une pureté surprenante. Par contre, on sent bien l’altitude. On a du mal a respirer et tout effort nous retrouve essoufflés comme si on avait couru…

Enfin, a 16h, on s’arrête pour déjeuner. Les toilettes sont pour le moins surprenantes: un simple trou dans le sol… Dans la salle de restaurant, il fait a peine moins froid que dehors. Nous sommes transis!

Et c’est reparti pour la voiture. Cette fois-ci, le voyage commence a se faire long. Surtout que la cassette de musique du chauffeur qu’on trouvait drôle au début commence sérieusement a nous taper sur le système a force d’être passée en boucle.
On a encore plus envie d’étrangler Alan, l’anglais qui ne s’arrête jamais de parler de lui. En plus, quand il nous parle, il va super vite, on ne comprend presque rien. Et même quand on lui fait repéter. C’est à se demander s’il ne  le fait pas exprès…

Le soleil se couche. On est toujours sur la route. Je commence à être a bout et à avoir le mal des transports. Vincent aussi a l’air fatigué.
Enfin, on arrive a l’hôtel exténués. Il est 21 h. On a roulé plus de 10h sur une mauvaise route. Et là, mauvaise surprise. Il ne doit pas faire plus de 8 degrés dans la chambre. Evidemment il n’y a aucun chauffage, aucune douche et les toilettes sont en piteux état…

Je ne suis pas la seule a être malade. Au moins la moitié des personnes du groupe souffrent de différents symptômes: maux de tête, fatigue, difficultés à respirer… c’est l’hécatombe…
On se couche transis de froid avec nos tee-shirts manche longues, nos 2 polaires, écharpes, bonnets et chaussettes. On se glisse dans nos sacs de couchages recouverts par 2 couettes. Et avec tout ça, on met énormément de temps a se réchauffer…

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