Nous allons dans le quartier de Mattancherry et débutons par la visite de la synagogue de Cochin, la plus ancienne d’Inde, construite en 1568, dont le sol est orné de carreaux de faïence chinoise. Assez décevant en fait.
On pensait ressentir ici quelque chose … Mais non. Rien à voir avec les synagogues que nous avons visitées au Maroc il y a un an.
De même à Jewstown, l’ancien quartier juif s’avère assez décevant. Il n’y a plus désormais que des boutiques d’antiquités qui vendent des souvenirs assez chers aux touristes …
Un peu plus loin, le Deutch Palace, une résidence bâtie par les portugais au 18eme siècle pour s’assurer les bonne grâces du Raja de Kochi, à des fins commerciales bien entendu.
Le palais présente encore quelques belles peintures murales représentant des scènes de mythologie hindoue dont un surprenant Shiva à 8 bras prodiguant caresses à un groupe de jeunes femmes.
Puis, merveilleux déjeuner à la Casa Maria, une belle maison coloniale décorée dans un gout exquis où les plats nous ravissent les papilles …
L’après- midi, on se lance dans l’aventure incroyable d’envoyer un colis vers la France. Le “paquet” est fait à l’extérieur de la poste dans la minuscule boutique d’un tailleur. Il n’a même pas de carton de taille suffisante et ficèle tous les objets avec de la corde, ajoutant ça et là, quelque bouts de carton, sans doute destinés à protéger nos affaires selon lui.
Puis il coud 3 bouts de tissu blanc avec sa machine à coudre, actionnée au pied, et décide d’entourer l’espèce de monticule qui fait office de colis. Ensuite il applique de la cire chaude rouge sur toutes les coutures. Nous repartons avec notre pseudo colis, franchement très sceptiques sur sa résistance…
Ce soir, nous allons assister à un spectacle de Kathakali. Il s’agit d’un art typique du Kerala qui consiste en un mélange de mimiques associées a de la danse.
Les acteurs ,qui sont tous des hommes, sont maquillés avec minutie, et portent des costumes hauts en couleur. Les scènes racontent des histoires tirées de la mythologie hindoue.
Traditionnellement, les danses de Kathakali se déroulaient dans les temples et pouvaient durer toute la nuit.
Nous arrivons à 17h30 pour assister a la séance de maquillage qui dure 1 heure et demie et pour nous, le spectacle commence déjà. Les acteurs se maquillent eux-mêmes, une main tenant un miroir, l’autre tenant les pinceaux de maquillage.
Ils n’utilisent que des couleurs naturelles, extraites de plantes ou d’arbres, et qu’ils mélangent à de l’huile de coco.
Les couleurs sont très importantes car elles sont un code pour reconnaitre les personnages: le héros a le visage vert, le démon noir et rouge, un personnage “bon” ou féminin est jaune….
Puis un homme vient leur appliquer du papier sur le visage, vers le bas des joues, qu’il fixe par une espèce de pâte blanche faite a base de riz. Ca a l’air un peu naïf comme montage mais cela s’avérera d’une étonnante efficacité!
A 19h, le spectacle commence enfin. L’un des acteurs nous fait une démonstration des différentes mimiques utilises dans le Kathakali. Sa maitrise est impressionnante et on peut effectivement lire toutes les émotions sur son visage.
Il contracte ses traits, les déforme, les étire sans aucune difficulté, a une vitesse étonnante et tout ça en rythme avec la musique jouée par 3 musiciens sur scène. Quelle virtuosité! Nous restons ébahis devant une telle maitrise de l’expression.
Puis le spectacle proprement dit démarre. Les 3 personnages sont vêtus de costumes élaborés avec des couleurs vives, et de coiffures élaborées et hautes, que vient surmonter une grande auréole dorée.
Heureusement, on nous a donné un papier expliquant les personnages et l’histoire qui se joue. Pas facile de s’y retrouver dans tous ces dieux et ces héros hindous!
Le spectacle est un pur enchantement et nous sommes cloués à notre chaise, n’en perdant pas une miette, grisés par la musique, les chants, et le jeu des personnages… tout simplement magique!